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Les câbles télégraphiques sous-marins

Après de nombreux échecs, la normalisation permit finalement de fabriquer des câbles étanches et solides qui allaient pouvoir traverser les mers et créer ainsi le premier réseau mondial d’échange d’informations.

Transmettre au-delà des mers

Établir des liaisons entre des territoires séparés par la mer posait le problème de l’isolation des conducteurs et de leur capacité à transmettre les signaux à très longue distance. Ces techniques furent essentiellement développées en Grande-Bretagne pour les besoins des télécommunications impériales et transatlantiques. Assurer l’étanchéité des gaines protégeant le fil conducteur fut une tâche difficile, le caoutchouc s’avérant inefficace.

La solution vint des îles de la Sonde, sous la forme d’une substance parfaitement isolante, dénommée gutta percha. Ce matériau, étudié par la Société des Arts et Manufactures de Londres, soucieuse de voir les liaisons par câbles sous-marins se concrétiser, avait l’extrême avantage de mieux se conserver dans l’eau que dans l’air.

La première liaison transmanche

Lorsqu’en 1849 l’Allemand Siemens réalisa la machine permettant d’enrober facilement des câbles avec de la résine, une étape décisive était franchie. Tous les problèmes n’en étaient pas résolus pour autant.

La première tentative de liaison transmanche se solda par un échec, le câble se brisant en de nombreux endroits. Le succès ne fut obtenu qu’en novembre 1852 avec l’ouverture de la ligne Douvres-Calais, première liaison sous-marine au monde.

Atlantic cable Map

Franchir l’Atlantique

L’étape suivante, le franchissement de l’Atlantique, s’avéra encore plus difficile.

Une première tentative, menée en 1858, de façon hâtive et désorganisée fut un échec total. Les données théoriques développées notamment par Faraday étaient erronées, l’enveloppe d’isolation fut réalisée par deux entreprises sans la moindre harmonisation des méthodes, les deux revêtements utilisés s’avérant incompatibles au moment du montage. Très engagé financièrement dans le projet, le gouvernement britannique exigea une commission d’enquête qui permit aux travaux de W. Thomson, futur Lord Kelvin, d’introduire une approche réellement scientifique de la question et d’adopter des normes de travail rigoureuses.

Des repérages sous-marins effectués avec des appareils spécialement conçus préparèrent la campagne de pose. Un plan de fabrication fut mis en place, la qualité du cuivre utilisé étant testée et l’enveloppe externe renforcée. Après plusieurs essais infructueux, la tentative réalisée en 1866 par le plus grand paquebot du monde de l’époque, le Great Estearn reconverti en navire câblier, s’avère la bonne. Le Great Estearn avait pu embarquer dans ses trois gigantesques cuves les 4 300 km de câble pesant 3 870 tonnes.

Great Eastern 1866

Les évolutions techniques

Le progrès fut dès lors constant. Les techniques de pose des câbles devinrent de plus en plus sophistiquées, le premier navire construit spécialement pour cette utilisation étant lancé en 1872.

Cette aventure des premiers câbles sous-marins éclaire les relations entretenues entre science et technique. L’explication des nombreux échecs rencontrés lors de la tentative de 1858 réside en effet dans la faiblesse des connaissances scientifiques de ce temps. Les bases fondamentales acquises, l’ouverture des lignes et leur exploitation devenaient possibles, fournissant en retour un champ d’interrogations extraordinaires pour les physiciens.
L’exploitation des lignes télégraphiques apporta une moisson d’observations dont certaines avaient un caractère « polémique » au regard des théories admises et contribuèrent à une meilleure compréhension de l’électromagnétisme.

L’hégémonie britannique

L’Angleterre développa un réseau télégraphique intercontinental extrêmement complet, totalisant près de 250 000 km au tournant des XIXe et XXe siècles. Les États-Unis, l’Allemagne et surtout la France, aux réseaux nettement moins développés, étaient dans une large mesure dépendants de cette puissance pour leurs communications planétaires.

En un peu plus d’un demi-siècle la télégraphie électrique, via ses lignes terrestres et océaniques, avait permis au premier réseau mondial d’échange d’informations de voir le jour.

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